De Bastogne au tripoint du nord

J’ai laissé mon histoire au bout de 85km, il en restait plus du double à faire. Sur le moment, franchement, je ne pensais pas y arriver. En particulier à cause de la météo, vraiment compliquée. Et puis comme un sale gosse j’ai évidemment ajouté une difficulté à la difficulté, passer par le plus haut point de Belgique !

J’aime ce panneau qui n’ose pas dire que les bagnoles n’ont rien à y faire…

Et ii faut repartir, ne pas se poser trop de questions, quitter Bastogne par un rond point qui célèbre la plus classique des classiques et trouver le temps entre deux averses de grêles pour se dire que, oui, la vie est belle.

J’avais fait 85 km jusqu’à Bastogne, il reste 85 km jusqu’au Signal de Botrange. La journée va être longue. On débranche la tête et on y va, coup de pédale par coup de pédale. Et on râle dans chaque virage qui cache sa côte à 10% et on fait des pauses, claqué, plus ou moins abrité derrière un arbre dans ce vent glacial. Il fait 0°C. Qu’est ce que je fais là ?

Et malgré tout c’est beau, des paysages superbes, un barrage et la route avant le sommet est un rêve de cycliste.

Ouf, je suis en haut. Un seul mot, n’y venez pas ! Ni pour la vue ni pour l’attraction touriste inexistante… Une récompense tout de même, le soleil couchant à travers les arbres.

Une autre récompense, la descente ! Elle se voit bien quand même sur le profil Strava. Sur route et à travers la forêt (route du Dragon !) dans le noir à la lumière du phare du vélo, à balle. 35 km/h de moyenne sur 10 km. J’ai adoré.

Dire que le reste fut une formalité serait un mensonge. Je n’en pouvais plus et Komoot m’a achevé dans une montée à travers bois à la frontale derrière une cité !

Au passage un vieille frontière allemande…

Et c’est l’arrivée au tripoint narrée hier. De nuit mais du bonheur…

Quelques photos, rien de plus d’abord parce qu’il n’y a rien d’autre à faire et surtout qu’il est 23h, qu’il gèle et que j’ai une autre préoccupation : où dormir.

C’est presque la pleine lune, je divague dans Vaast, je regarde vaguement les hôtels et confond l’hôpital local avec l’un d’eux. Et à l’ancienne, dans l’église ? Fermée. Tout se perd.

Finalement je jette mon dévolu sur ce petit coin de parc vaguement à l’écart.

C’est rustique (pour le moins) mais ça fera l’affaire. Hein ? Peu importe, je l’ai fait, je suis content et épuisé, je vais forcément bien dormir.