Dodécaudax #pasouf mars

J’étais décidé à ne pas partir trop tard. Le retour à minuit du précédent n’était pas idéal, même si j’aime bien rouler de nuit. Départ 6h ! Aller. Et puis je ne suis pas DU TOUT du matin, alors, en toute confiance, j’ai réglé le réveil pour 6h45. Cherchez pas la logique. J’ai mangé des pâtes, je me suis couché tôt et finalement mon corps m’a bien réveillé à 5h, ça m’étonne toujours quand ça fait ça. Et à 6h j’étais bien parti. Objectif être rentré pour 19h.

La météo n’est pas géniale. Je m’attendais évidemment au froid en janvier et février, mais il va aussi y avoir du vent. Ça fait quoi 5 m/s ? Dans le dos, ça devrait aller ?

Bon, pas tant que ça. J’ai les jambes lourdes, j’ai la tête rentrée dans les épaules, je n’avance pas. Départ par la vallée de la Bièvre puis montée sur le plateau de Saclay, franchissement de l’Yvette, ce début de trace est familier et se passe bien. Il va y avoir un peu de dénivelé, 8 ou 9 grosses buttes prévues, ne pas râler tout de suite 🙂

Je ne sors la tête des épaules qu’au bout d’1h30. Un peu pas trop envie d’être là mais le premier des très nombreux châteaux, de cette sortie, celui de Janvry, montre le bout de son nez alors j’essaye de trouver un peu d’intérêt à la grisaille.

Entrée du château de Jandry

Cette vieille pompe à essence m’a bien fait sourire.

Une très vieille pompe à essence qui décore

Me voici arrivé vraiment à la campagne. Cela m’amuse toujours d’être quelque part si prêt de Paris et définitivement au milieu des champs.

Petite route dans une plaine à la campagne

Cette trace doit être sympa en été mais cela ne m’empêche pas de commencer à apprécié le moment. J’en profite pour valider quelques tuiles hors trajectoire et passer par une belle descente sur un chemin d’une ancienne voie romaine.

Chemin de terre en descente, ancienne voie romaine dont on distingue des très gros pavés à travers la terre

50 km, il n’est que 8h50. Je n’ai pas l’habitude d’avoir déjà fait autant aussi tôt. Est-ce pour cela que j’hallucine en voyant des portes au milieu de rien ?

Un portail en fer et ses poteaux de soutient en bord de route, mais il n'y a aucun mur d'enceinte

Malgré tout que je n’ai pas le rythme et je lutte un peu. Est-ce trop tôt justement ? Bah, non, juste je ne suis pas en super forme et le vent permanent, qui m’est pour l’instant globalement favorable, ne me donne pas l’effet « je suis en forme aujourd’hui ».

Je passe devant une stèle créée suite à un accident d’avion lors d’un meeting. Je l’ai vu de loin car elle brillait (malgré l’absence de soleil), c’est triste tout ça…

Monument métallique d'environ 1,20m de haut en forme te pyramide sur laquelle est posée un avion biplan à hélice. C'est un mémorial à Richard Broggio décédé au cours du meeting aérien de La Ferté-Alais le 26 mai 1996

Cela ne fait que 60 km et mon genou gauche commence à être douloureux. Lors de la sortie précédente, c’était sur les 50 derniers kilomètres. Je m’inquiète un peu. Je gobe un paracétamol que j’avais sur moi. Dopage ? Oui, peut-être. Je n’ai pas envie d’avoir mal, et je commence à avoir un petit creux, il est temps d’une pause.

Kilomètre 80, je passe devant une boulangerie. Pause sandwich et « petit flan » délicieux 😉 Je suis bien content d’avoir pris une doudoune. Je me couvre tout en essayant de rester autant que possible à l’abri du vent glacial pendant cette pause.

Une pâtisserie Pasteis de Nata tenue dans une main à plat, en arrière plan un vélo

J’en profite pour passer à la pharmacie et prendre un ibuprofène car la douleur n’a pas baissé. On en parle ? Est-ce grave de prendre un antalgique ? Je ne suis pas du tout familier de cela, j’ai un peu l’impression de tricher. Et d’un autre côté je ne veux pas me blesser et je n’ai rien vraiment à prouver. Qu’en dites-vous ?

Toujours renfrogné (ce qui ne me quittera pas de la journée il faut le dire), je vise le prochain château, celui de Fleury-en-Bière.

Porche d'entrée du château de Fleury-en-Bière
Château de Fleury-en-Bière

Je trouve ça vraiment sympa tous ces châteaux et ça raconte beaucoup de la richesse de cette région. Tiens, je vous mets les quatre suivants d’un coup : Milly la Forêt, Courances, Gillevoisin et Courson (désolé pour la poubelle bleue sur la vue)


À part ça, le Gâtinais c’est vraiment joli, gentiment vallonné et verdoyant. Certains villages sont superbement entretenus et les petites routes semblent tout à fait convenir à la pratique du vélo ce qui n’empêche pas quelques passages par les champs fait toujours cet effet là.

Vue d'un paysage de campagne vallonné depuis un chemin enherbé

Je suis maintenant sur le retour, et ça fait du bien de commencer les 100km à midi et pas à 17h 😁 Je découvre le long d’une piste cyclable dans les bois de Milly-la-Forêt une sculpture géante très surprenante : Le Cyclop. J’ai très envie de revenir visiter ce site lorsque cela sera ouvert.

Sculpture métallique ou en miroir de plusieurs mètre de haut représentant un visage torturé avec un unique œil jaune. Le Cyclope

Il est plus de 17h. Cela fait 5h que j’ai le vent bien, bien, de face. L’impression de donner 1500W et d’avancer à 12km/h. J’exagère ? Vous croyez ?

Je sais maintenant que 5 m/s ça fait 20 km/h, et très certainement plus en rafale. Alors certes, 1500W, non, mais l’effet est terrible.

Dernière pause avant de rentrer, un gros flan ce coup-ci 😅 (nettement moins bon que le petit il faut l’avouer)

Une main tendue tient une part de flan, un vélo en arrière plan

Et puis se sera le déroulé à travers la vallée de l’Yvette, une petite bière au Ar Skewell avec des copains, passage par la station de lavage pour une toute propre et fin de journée !

Un vélo mouillé dans une station de lavage

Il est 21h environ quand j’arrive chez moi, je suis très content de cette journée, le 200km en moins de 13h validerait un BRM (il va falloir que j’en fasse des vrais un jour). Vivement avril ?

Le Strava pour les curieuses et les curieux.

(Article d’origine avec beaucoup de photos : Dodécaudax #pasouf mars)